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Ma première visite à la Rotonde date de 2002 et depuis je m'en suis toujours souvenu comme le bar de quartier idéal pour un dimanche après-midi, une sorte d'idéal glauque : il y avait un flipper et un billard, seules activités un peu vivantes de ce côté du XVIIe (en plus des joueurs de pétanque).
6 ans plus tard Thomas me parle d'un bistrot du coin et on se rend compte qu'on se rappelle du même lieu. Nous retrouvons sans problème le lieu resté mythique après avoir aidé une narcotique anonyme à trouver son chemin (des souvenirs reviennent, très nostalgiques, mais rien de précis, juste la certitude que "c'était bien"). 3 vieux sont accoudés au comptoir et notre entrée est tout de suite remarqué. Nous commençons par un flipper (qui triche, comme d'habitude, sauf qu'ici il est cher en plus). Les gens continuent à nous observer et un monsieur en costard - style VRP - dégage nos vestes des tabourets.
Ensuite nous faisons une partie de billard et le patron vient nous rappeller sans cesse de faire attention à ne pas renverser les verres. Il les déplace de 30cm sur les tables à chaque fois que nous les reposons. Des enfants passent dans la rue, le visage collé à la vitre, ils rigolent en nous voyant jouer aussi pitoyablement au billard. Peu à peu tous les regards se tournent vers nous, le café reste silencieux (le flipper essaye d'attirer l'attention avec des bruits étrange, mais sans succès) et nous jouons misérablement devant 3 pairs de yeux troubles, qui passent leur journées là , à regarder sans communiquer.
Vers la fin de la partie un monsieur portant un chapeau rentre -le Capitaine qu'il s'appelle- un spectateur de plus dans ma terrible défaite 3-0. C'est la grande honte et pourtant j'ai hâte de retourner en ce lieu.
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